Paradoxale profession : l'enseignement (suite)
Ce qui d'abord m'avait paru facile
Devenait pour moi lourde tâche, devoir pénible.
Souventes fois...je me sentais abattue
Abandonnée de mon courage
Et je me taxais sans scrupules
D'"incompétente"...de "malhabile"
J'aspirais toujours malgré tout à...
Capter soudainement la science du jour, en BLOC
sans fissures
Et offrir généreusement cet amas de notions
et de doctrines
En cadeau...à Dominik, à Rahim, à la petite
Catherine
Parfois encore, moi, l'institutrice mal assurée
Je regrettais ma vocation
De livres et de crayons.
Débordée, fatiguée, désenchantée
Je récitais mes litanies...
"Si mes élèves ne savent rien, c'est à cause de la télé et l'ordi.
Si je n'ai pas le temps de respirer...c'est à cause des programmes surchargés.
Si le p'tit Alex est si tannant...c'est à cause de ses parents.
Si les enfants sont si agités...c'est à cause de la récré.
Si Hassim s'endort sur le plancher...c'est à cause de son dîner.
Si Iris m'envoie promener...c'est à cause de la société."
Ô paradoxale profession
La plus grande, la plus dure
La plus noble, la pire, la meilleure
Sans discussion.
Profession de compassion, de déraison
Plus que profession, mission à la fois passion.
auteur inconnu
<< Home